Un nouveau pic de violence à Gaza. Provoqué par l’assassinat du responsable des Comités popûlaire de la résistance, un groupe constitué au début de la seconde intifada, Zouhair Al-Qaissi, vendredi 9 mars, cette escalade mettant aux prises ce groupe, ainsi que le Djihad islamique, à l’armée israélienne s’est conclu comme c’est généralement le cas par une trêve entrée en vigueur mardi matin sous supervision égyptienne. Au moins 22 morts palestiniens, principalement des miliciens, environ 200 roquettes tirées contre Israël (qui n’ont pas fait de victimes), tel est le bilan qui se rapproche de celui des dernières escalade en date (août 2011, avril 2011, mars 2011).
Ce qui fait à l’extérieur l’actualité de Gaza masque l’essentiel, à savoir les conditions de vie dans cette étroite bande de terre contrôlée depuis 2007 par le Hamas. Le bilan hebdomadaire de l’Office des Nations unies pour les affaires humanitaires nous en dit beaucoup plus :
Tout d’abord que la situation d’étranglement planifié de Gaza reste stable. Sous perfusion, ce territoire surpeuplé dont les points d’accès sont contrôlé par Israël (il n’existe qu’un seul passage avec l’Egypte qui ne concerne que les personnes) continue de ne recevoir que la moitié (en cargaison de camion, unité de compte d’OCHA) que ce qu’il obtenait avant que le Hamas n’en prenne le contrôle. Il faut se souvenir que les accords de 2005 prévoyait une moyenne de 400 camions par jour pour 2006, soit près de trois fois plus. Trois points d’entrée existaient alors pour les marchandises, il n’en existe plus qu’un seul aujourd’hui.
La production d’électricité est inférieure de moitié aux besoins (ce qui entraîne des coupures d’électricité quotidiennes allant de 8 à 16 heures), et 40% de la population n’a accès à l’eau courante qu’une fois tous les quatre jours :
Ce qui n’empêche pas de "bonnes" nouvelles. Pour la première fois depuis 2007, une cargaison de dattes (deux camions) a pu être exportée en direction de la Cisjordanie, le principal territoire palestinien. Auparavant (avant 2007), 80% de la production de Gaza était exporté vers Israël et la Cisjordanie. OCHA précise que l’envoi de ces camions de dattes (19 sont prévus) a nécessité six mois de négociations avec les autorités israéliennes.